" Le son est tellement lourd qu'il est d'une d'obésité morbide!" Kaaris
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Omega Speedmaster Professional: la Légende 1/4

Le 5 mars 2015
Will
Will

Hei alle sammen!

Une montre sévèrement burnée…

  • Il est difficile de présenter à nouveau une montre aussi légendaire que la Speedmaster. On ne compte plus les articles écrits sur le sujet.
    Mais cela ne veux pas dire qu´il faut arrêter d’en parler…

Surtout pour ceux qui n´en ont jamais possédé une, ou qui en rêvent encore les nuits de pleine lune. Cet article pourrait être le facteur qui va les lancer dans la quête spatio-temporelle de l´horlogerie. Qui sait…
Sachez tout d’abord que la Speedmaster d´Omega, créée en 1957 et modifiée plus tard, n´a pas été conçue pour l’utilisation qui l’a rendue légendaire: accompagner les astronautes américains dans leurs missions les plus poilues.

Omega Speedmaster (7)

Elle était à l´origine prévue, entre autres, pour le chronométrage de compétitions sportives.
La petite histoire nous dit qu´Omega ne comprendra sa liaison avec la Nasa qu´en 1965, lors de la première sortie extravéhiculaire d’un astronaute américain, Speedmaster au poignet.
C’est le moment décisif où le petit chronographe mécanique à remontage manuel entrera dans la légende.

  • La sélection :

Il est dit qu´à partir de 1962, une paire d´astronautes américains auraient bassiné la Nasa en vantant les mérites de leurs Speedmaster perso, qui avaient impeccablement roulé des mécaniques lors d´une mission orbitale.
Sur le coup de 1964, leurs supérieurs ont dû en avoir plein les oreilles : reconnues comme des outils indispensables lors des missions spatiales, les montres ne pouvaient être le choix personnel des astronautes. Ceci au cas où ils auraient opté pour une montre Mickey…

Il fallait donc officialiser un chronographe après une série de tests n’ayant rien à envier aux pratiques de l’Inquisition.

Omega Speedmaster (5)

L´histoire raconte qu´entre 1964 et 1965, sur une période d´environ 4 mois et demi, la Speedmaster et d´autres montres de marques connues ont été testées. Toutes étaient des chronographes, bien sûr.
Longines et Rolex étaient de la fête avec Omega: ces montres auraient été mises à disposition par des distributeurs américains, sans que leurs maisons respectives ne soient mises au parfum.

  • En 1965, la campagne de tests enfin terminée, toutes les montres finiront avec une gueule sérieusement amochée et une réputation éraflée, sauf une : la Speedmaster était officiellement devenue la compagne des astronautes: elle était venue, elle avait vu, elle avait vaincu.

Cette montre deviendra une icône, car elle sera portée par des têtes brûlées lors des missions les plus périlleuses.

Ces mec avaient assez de poil sur le torse pour se tondre la forêt à coup de tronçonneuse, où même y ouvrir une chasse à l´ours au Cal.50 sans risquer de se prendre une balle perdue dans la tronche.
Ils avaient le cul littéralement assis sur le bout d´un missile balistique, se prenaient un formidable coup de pied au cul au décollage, faisaient quelques tours en orbite, retraversaient l´atmosphère terrestre comme des météorites et finissaient parachutés dans l´océan avec un amerrissage à castrer un kraken.

Omega Speedmaster (3)

J´ai vu de mes propres yeux l’une des capsules où ces jobars faisaient leurs premières virées dans l´espace et honnêtement, on peut dire que les ingénieurs avaient calqué la cabine sur le concept de la boite de sardines avec un soupçon de confort digne d´une chaise d´interrogation sibérienne.
Ces capsules ultra-étroites étaient spécialement réservées pour les super-burnés qui ne transpirent que 3 gouttes et demie en cas d’incendie: ce n’est qu’une image… Disons au moins 5 gouttes.

  • Pas découragés si tout cramait, ils se feraient péter une petite fondue savoyarde de boutons de commande en bakélite et dégusteraient leurs derniers instants les yeux rivés sur un petit hublot de la taille d´une assiette à dessert, n´offrant qu´un panorama noir comme le cul d´une nébuleuse.

L´humour subtil et radiophonique de ces couillus était toujours au rendez-vous, même si le retour dans l´atmosphère pouvait être compromis ou qu´ils risquaient une orbite «infinie» autour de la terre, de la lune, ou même une échappée éternelle vers l´inconnu… Adios muchachos, now you are tacos…
Ils avaient (presque!) conscience de tous les risques et avaient tout le temps d´y penser pendant leur entrainement et leurs missions: ils devaient avoir une condition mentale infroissable et être prêts à faire face aux conditions les plus inhumaines.

Speedmaster Professionnal (2)

La conquête de l´inconnu était-elle plus forte que tout le reste? … Ou était-ce tout simplement le désir
de provoquer la mort avec un gros doigt?

  • Le courage ne manquait pas, mais je pense que la motivation la plus forte était en fait celle d´ouvrir une porte sur un futur pour la race humaine: quand on y pense sérieusement, ça vaut tout l´or du monde.

En tout cas on ne peut pas dire que la gloire les a délaissés et c´est bien mérité.

Vi snakkes!
Will.